« Je me suis fait mordre par un serpent », 1ère partie

Que faire après une morsure de serpent ?

Vipère péliade (Vipera berus) Foto : Andreas Meyer/info fauna karch

La rencontre avec un serpent est rare

Il n'est pas fréquent de croiser un serpent dans la nature en Suisse. Les serpents sont des animaux extrêmement craintifs et avec la disparition de leurs habitats naturels, les populations de serpents diminuent. Tous les serpents sont protégés en Suisse ; ils sont fortement menacés et en partie en voie d'extinction.

Seul deux serpents indigènes sont venimeux


En Suisse, il existe 2 espèces de serpent venimeux: la vipère aspic (Vipera aspis) et la vipère péliade (Vipera berus). A l'exception de ces deux vipères venimeuses, tous les autres serpents existants en Suisse ne sont pas venimeux et appartiennent à la famille des couleuvres. L'orvet n'est pas un serpent avec lequel il est d’ailleurs souvent confondu. Il fait partie des lézards et il est totalement inoffensif.

Vipère aspic et vipère péliade Foto : Andreas Meyer/info fauna karch

L'homme n'est pas une proie pour le serpent


La couleuvre à collier n'est pas venimeuse (Natrix helvetica) Foto : Andreas Meyer, karch


Encore plus improbable qu’une rencontre avec un des deux serpents venimeux indigènes est la malchance de se faire mordre par celui-ci. On estime entre 10 et 20 le nombre de morsures de serpents venimeux indigènes par an. Cependant, il n'existe pas en Suisse de système officiel d'annonce pour les morsures de serpent et toutes les morsures de serpent ne sont pas recensées par Tox Info Suisse. Les morsures de serpent se produisent surtout pendant la saison chaude, lorsque l'homme et l'animal sont pareillement actifs à l’extérieur. Comme tous les serpents, les deux serpents venimeux indigènes ne sont pas agressifs en soi. Un serpent ne mord l'homme qu'en situation d’autodéfense ; l’homme n’étant pas une de ses proies. Le risque de morsure existe surtout lorsque le serpent ne remarque pas l'homme et qu'il est surpris par lui. Cela peut se produire si l'on met les mains à proximité immédiate de l'animal (p.ex. en cueillant des plantes, en essayant de saisir le serpent) ou si l'on marche sur un serpent en portant des chaussures trop légères.


Morsure de serpent : que faire ?

  1. Garder son calme ! 
    La peur, la panique ou une activité physique intempestive peuvent accélérer la diffusion du venin dans le corps. 
  2. Contacter Tox Info Suisse au 145.
  3. En aucun cas, il ne faut chasser le serpent, ni le tuer (même pas pour le prendre en photo à titre documentaire !).
  4. Se rendre à l’hôpital le plus proche.


Mesures de premiers secours sur place :

  • Rassurer la personne mordue.
  • La personne mordue doit s'asseoir ou s'allonger (de préférence dans un endroit ombragé).
  • Immobiliser la partie du corps mordue (écharpe pour le bras, attelle pour la jambe).
  • Enlever bagues et montre ainsi que les vêtements trop serrés, le cas échéant.
  • Désinfecter la plaie par morsure.
  • Se rendre à l'hôpital le plus proche (transport précautionneux et avec ménagement, pas d'effort physique).
  • Alerter le 144 en cas de symptômes sévères, pouvant mettre la vie en danger (p.ex. réaction allergique grave, difficulté respiratoire, syncope).


A ne pas faire, en aucun cas :
Appliquer un garrot, aspirer, exciser/inciser ou cautériser la plaie par morsure. 


Garder son calme et se rendre à l'hôpital

  1. Chaque morsure de serpent est potentiellement dangereuse, mais grâce aux soins médicaux actuels elle est bien traitable.
  2. Le dernier décès suite à une morsure de serpent venimeux a été enregistré en Suisse dans les années 1960.

Tout ce que vous avez vu dans les films, garrot, aspiration etc., est à ÉVITER

Après chaque morsure de serpent, il faut garder son calme et se rendre à l’hôpital le plus proche. Et la meilleure chose à faire, c’est d’oublier toutes les scènes de films avec des serpents et toutes les histoires d’horreurs relatées. La peur, la panique ou une activité physique intempestive peuvent dans le pire des cas accélérer la diffusion du venin dans le corps.

Ne pas appliquer de garrot : Le garrot interrompt la circulation sanguine, comprime les nerfs et peut ainsi endommager les tissus.

Ne pas aspirer : Ni l'aspiration par la bouche ni l'utilisation d'une pompe à vide ne permettent de réduire la charge de venin dans le corps. Dans le pire des cas, on aggrave les lésions tissulaires locales ou risque l'infection de la plaie.

Ne pas exciser/inciser ou cautériser la plaie : Ces mesures ne réduisent pas la quantité de venin dans le corps. De plus, elles favorisent des saignements et des infections de la plaie. 

Symptômes après morsure de serpent : du plus bénin au plus sévère – tout est possible


Vipera aspis mélanotique. Foto : Andreas Meyer/info fauna karch

En général, après une morsure de serpent les symptômes atteignent leur paroxysme après plusieurs heures. L'évolution peut varier considérablement. Dans la cas d’une « morsure sèche », le serpent venimeux ne libère pas son venin et aucun symptôme d’empoisonnement n’apparait. Selon des registres de Tox Info Suisse au cours des années 1997 – 2018, ceci est le cas pour environ une morsure de serpent sur 10. Cependant, à chaque morsure, il est possible que le serpent injecte une quantité importante de venin. C’est seulement après plusieurs heures de surveillance à l’hôpital qu’il est possible de déterminer s’il s’agissait d’une « morsure sèche ». Des symptômes sévères surviennent dans près de 1 cas de morsures par serpent venimeux sur 10 (p.ex. réaction allergique ou de type allergique, troubles circulatoires importants, gonflement et œdèmes sévères). 

Les morsures de serpent en Suisse sont bien traitables grâce aux soins médicaux actuels


En Suisse, les antivenins (antidotes) sont facilement disponibles. Ils ne sont utilisés que pour chaque 5ième morsure de serpent traitée à l’hôpital. Comme après toute morsure, une infection peut survenir après morsure de serpent, sèche ou non. A l’hôpital, la plaie est désinfectée et on vérifie l’existence d’une protection suffisante contre le tétanos ou si une vaccination de rappel est nécessaire. Grâce aux soins médicaux actuels, une morsure de serpent est bien traitable. Le dernier décès suite à une morsure de serpent venimeux a été enregistré en Suisse dans les années 1960.

L'habitat des alpes. Foto : Andreas Meyer/info fauna karch

Informations supplémentaires


Vipère péliade (Vipera berus) Foto : Andreas Meyer/info fauna karch


La 2ième  partie de «Je me suis fait mordre par un serpent» se penchera sur les questions suivantes: Comment savoir s'il s'agissait d'un serpent venimeux ? Est-il important de savoir par quelle espèce de serpent je me suis fait mordre ? Où puis-je trouver des informations sur les serpents indigènes ?

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Juin 2024